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Accueil des publics handicapés : Obligation ou Ambition ?

Accueillir les publics à égalité d’accès, d’usage, de qualité, est une obligation pour nombre de gestionnaires de lieux ou d’événements culturels.

Ne peut-on en faire une ambition ? Sans doute. Pour cela, le plan réglementaire doit être connu, effectif, maitrisé.

Pas que : Les publics concernés, bénéficiaires identifiés ? Idem pour ce qui touche aux solutions techniques, le savoir des collaborateurs dédiés à ces profils ?

C’était l’enjeu de l’atelier proposé par Le 1er forum de la billetterie le 13 septembre 2018.

Cela le demeure pour celles et ceux qui n’ont pu y assister.

Avant cela, quelle est donc cette structure en partenariat avec My Open Tickets ? Modemploi pour une culture qui change ?

Petit retour en arrière. Pascal Parsat, fonde le CRTH en 1993. Là, il explore les enjeux de l’accessibilité pour les publics handicapés à l’offre, la pratique, les professions, nécessités culturelles.

A la demande des Editions la Scène, avec le soutien d’Audiens, du  CMB, en 2014, il publie un ouvrage qui fait encore référence aujourd’hui. Handicaps-Culture. ERP. Employeurs. Salariés. Les clefs d’une culture de l’égalité.

Si là, les fondamentaux, et les enjeux légaux sont mis en avant, depuis des ajustements et de nouvelles réglementations ont été impulsées.

Repéré, identifié, recherché comme expert sur les sujets de la culture et des handicaps, des inégalités, des injustices, il accompagne Audiens, les professionnels de la culture dans tous les domaines d’activité dont celui de la billetterie. Il siège à la commission Culture et Citoyenneté du CNCPH.

Là, il contribue à élargir le débat, à dépasser la seule empathie, bienveillance, qui entoure fréquemment les publics handicapés.

Liberté, Egalité, Fraternité sont les valeurs de la République Française. Ce sont les seuls endroits sur lesquels vigilance, engagement, et responsabilité nous réunissent, nous mobilisent, nous engagent à construire une société juste et fraternelle.

Au-delà, plus qu’une obligation, l’accueil des publics handicapés, est une ambition sociétale, responsable qui se doit d’être durable. Durable dans le temps, mais aussi dans la chaîne d’action.

Car quoi ? Satisfaire une obligation, honorer une ambition, est une démarche louable, qui peut aussi être isolée, improductive de fait. Cultiver des réseaux associatifs spécialisés dans le handicap, est-ce s’ouvrir ou sous-traiter ?

Au final, jouerait-on avec la sécurité ? Serions-nous indifférents à la fragilité due à l’âge ? Faut-il être contraint pour offrir de l’équité, de l’ajuster, de l’adapter ?

Des tarifs ont été mis en place pour fédérer de nouveaux publics. Des acquisitions techniques intégrées pour assurer un plus grand confort.

La notion de fragilité reste suspendu au savoir, à l’interpellation, à la contrainte pour nombre d’offres culturelles dans leur entièreté ou partiellement.

Alors, à octobre 2018, que faut-il donc savoir, et satisfaire ?

Pourquoi 

  • La loi du 11 février 2005 pour l’égalité  des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées
  • Les principes de base
  • Élargit la définition du handicap aux déficiences psychiques et maladies invalidantes.
  • Assure une égalité de traitement vis-à-vis des travailleurs handicapés, dans l’embauche, le maintien dans l’emploi, les évolutions de carrière.
  • Aborde avant tout l’accessibilité à tout pour tous à égalité d’usage et de satisfaction 
  • Art R 111-19-2
  • Est considéré comme accessible aux personnes handicapées, tout bâtiment ou aménagement permettant, dans des conditions normales de fonctionnement, à des personnes handicapées, avec la plus grande autonomie possible de circuler, d’accéder aux locaux et équipements, d’utiliser les équipements, de se repérer, de communiquer et de bénéficier des prestations en vue desquelles cet établissement ou cette installation a été conçu. Les conditions d’accès des personnes handicapées doivent être les mêmes que celles des personnes valides ou, à défaut, présenter une qualité d’usage équivalente. 

  • La formation du personnel en contact direct avec les usagers et les clients à l’accueil des personnes handicapées a été rendue obligatoire dans les ERP d’une capacité supérieure à 200 personnes, par la loi n° 2015-988 du 5 août 2015..

Pour qui ?

  • « Constitue un handicap toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou trouble de santé invalidant.»
  • Extrait de la loi du 11 Février 2005, relative à « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées »
  • Soit selon les chiffres officiels : 12 millions de français sont concernés. 80 % des handicaps  sont invisibles. 90% ne demandent pas d’aménagement spécifique.
  • Plus proches de chacun, les personnes âgées.
    • Plus de 5 millions ont plus de 75 ans
      Plus 30% en 2050. En 2020, 2 millions de personnes auront plus de 80 ans. Ce chiffre doublera dans les 10 ans.

Comment ?

  • Il a pour objectif d’informer le public du degré d’accessibilité de l’ERP et de ses prestations. C’est un outil de communication entre l’ERP et son public. Il doit être consultable sur place, que ce soit sous format papier, ou dématérialisé, sur tablette mise à disposition par exemple. A titre alternatif, si l’ERP dispose d’un site Internet, il est pertinent de mettre en ligne le registre, dans une rubrique dédiée.
  • Le registre doit rassembler un certain nombre de pièces qui varient selon la situation de l’ERP :
    • Une présentation globale de toutes les prestations proposées par l’ERP.
    • Le degré d’accessibilité de l’ERP à travers : pour les ERP nouvellement construits, l’attestation d’achèvement de travaux soumis à permis de construire ; pour les ERP existants conformes, l’attestation d’accessibilité ; pour les ERP sous Ad’AP, le calendrier de mise en accessibilité, le bilan à mi-parcours (uniquement pour les agendas de plus de 3 ans), et en fin d’Ad’AP l’attestation d’achèvement ; pour les ERP sous autorisation de travaux, la notice d’accessibilité ; le cas échéant, les arrêtés préfectoraux accordant la ou les dérogations.
    • La formation du personnel à l’accueil du public à travers : la plaquette informative DMA intitulée « Bien accueillir les personnes handicapées », disponible en téléchargement ; la description des actions de formation ; pour les ERP de 1re à 4e catégorie uniquement, l’attestation annuelle signée par l’employeur décrivant les actions de formation et leurs justificatifs.
    • Les modalités de maintenance et d’utilisation des équipements d’accessibilité.
    • Chaque ERP avait jusqu’au 30 septembre 2017 pour élaborer et mettre à disposition du public son registre d’accessibilité.

Des solutions techniques existent, des expériences réussies peuvent être source d’inspiration, de mutualisation, de reproduction, d’appropriation.

A ce jour, si l’on s’en tient aux textes, et autres décrets, tout devrait être connu, maîtrisé, appliqué, opérationnel. Cela n’est pas suffisant, peu productif. La qualité d’accueil qui en découle doit être une ambition humaine incarnée par les dirigeants, et leurs personnels dédiés à cet objet.

C’est une ambition qui se partage avec les équipements environnants (transport, voirie par exemple).

C’est peut-être avant tout, une attente qui insatisfaite se fait objet discriminant, annulant tous les autres discours d’ouverture, enthousiastes, incomplets.

Faut-il attendre que les publics pointent, dénoncent les offres qui par insatisfaction, nient leurs réalités, leurs besoins, leurs attentes culturelles ?

Parce que plus qu’opportun ce sujet est crucial pour le maintien des publics, la réussite des programmations, des initiatives culturelles, sportives, etc.,

Modemploipouruneculturequichange@orange.fr ou le 0783757933, pour vous situer, vous informer, vous accompagner.

P.S. Nul n’ignore que les obligations récentes liées à la sécurité ont contraint les lieux et événements à de nouvelles dépenses, à surseoir à celles attachées à la qualité d’accueil, de prise en compte et satisfaction de tous les publics. Il est sans doute opportun d’échanger, de s’accorder, de conduire de front tous les sujets autour de l’accueil à égalité des visiteurs, spectateurs, usagers…

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