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[Enquête] MyClap, OtheatrO, La Box Culturelle: mission remplissage de salles

Alors que le marché culturel se diversifie, certaines catégories de spectacles attirent moins le public que d’autres. Selon l’âge, le sexe, les modes de vie, chacun développe un intérêt plus ou moins marqué pour un domaine. Des structures ont même développé leur business sur l’analyse des tendances du marché, y compris sur les mauvais taux de remplissage de spectacles (jusqu’à 45% de billets invendus) afin de proposer les stratégies marketing les plus adaptées en toute circonstances aux acteurs du marché.

Le cas MyClap

Les frais sont supportés par les membres de la plateforme lors de la réservation qui payent une commission pour débloquer l’invitation. Quant à l’organisateur, il met à disposition un quota pour MyClap et reçoit le Jour J un listing avec noms et prénoms des personnes qui assisteront à l’événement. Un billet sera ensuite édité en échange de la contremarque.

MyClap est une société qui, après s’être occupée du remplissage d’émissions télés, s’attaque aujourd’hui aux spectacles avec leur nouvelle offre : « Chacun y trouve son compte. Les organisateurs et leurs différents partenaires ont pour intérêt commun d’optimiser la fréquentation des événements sur lesquels ils sont mobilisés. Les raisons sont d’ordre économique mais pas seulement. Le monde attire le monde. Qui a envie d’aller dîner dans un restaurant vide? Pour ce qui est de nos utilisateurs, nous leur donnons la possibilité de diversifier leur consommation de divertissement. Leur critère de choix ou de décision n’est plus seulement économique,» explique David Chevalier, directeur marketing de MyClap.

Pour ce faire, la société MyClap s’appuie sur l’audience des différents supports, sur le volume de leur base de données et leurs « data » pointilleuses. Tous ces éléments croisés dessinent une stratégie cohérente à appliquer afin d’optimiser le remplissage de salle et satisfaire public et organisateurs. David Chevalier confie que les places qui partent en premier varient « d’une semaine sur l’autre ».

Tout comme les spectacles plus populaires à une certaine période, ceux qui ne font pas l’unanimité varient également. « La précision de nos datas nous permet d’adapter nos actions. Certaines thématiques pointues sur lesquelles nous pourrions avoir un peu plus de doutes se révèlent parfois plus dynamiques que des sujets à priori plus fédérateurs. Les facilités ou les difficultés que nous rencontrons relèvent d’une conjonction de facteurs pas toujours rationnels. Nous manquons cependant encore d’un peu de recul pour avoir des certitudes. ».

Enfin, MyClap n’hésite pas à proposer ses services lorsque les organisateurs peinent à compléter leurs spectacles afin « d’accompagner [ses] partenaires dans l’optimisation de la valeur perçue de leur événement ».

Offres sur abonnement en illimité

Dans une autre mesure, on retrouve les offres sur abonnement. Pour un montant fixe par mois, les utilisateurs bénéficient d’avantages “privilège”.

Chez OthéâtrO, deux offres sont disponibles : à l’unité (classique comme dans toutes les billetteries traditionnelles avec le prix du billet + 0,90€ de commission)  ou avec abonnement illimité.  Pour 25€ par mois en solo et 45€ par mois en duo, les gens réservent le spectacle de leur choix proposé dans les théâtres partenaires.

L’organisateur, lui, se voit garantir par OthéâtrO une somme fixe qui lui est reversée dès qu’un abonné s’y rend. Néanmoins, ce prix d’achat augmente proportionnellement en fonction du nombre de réservations réalisées la semaine précédente. Une contremarque est donnée à la personne qui a réservé. Le théâtre reçoit un listing et génère sur place un billet mentionnant le prix du billet acheté par OthéâtrO.

Avec ces abonnements, OthéâtrO permet d’assister à un nombre illimité de spectacles parmi les pièces de théâtre comprises dans l’offre. Tremplin Théâtre, le Funambule Montmartre, la Nouvelle Scène et la Comédie Métraborce furent leurs premiers clients. Quant à la sélection des spectacles, « l’offre est ouverte à tous les théâtres, même si les salles de moins de 150 places sont privilégiées ».

Benjamin Bir, fondateur de OthéâtrO, explique que l’offre vise trois objectifs distincts : trouver une solution pour remplir les salles, encourager les gens à aller voir plus de spectacles avec ce principe de libre consommation et (re)donner le goût du théâtre aux 18 – 30 ans. La découverte des lieux et la simplification de la démarche d’achat sont des atouts indéniables.

D’ailleurs, le système d’abonnement fonctionne bien notamment depuis que la communication a commencé. Benjamin Bir confie, « aujourd’hui, le taux de remplissage dépend des spectacles et des périodes. Alors que certains spectacles remplissent rarement les salles, d’autres sont complets régulièrement. ». 

OthéâtrO propose une alternative intéressante aux organisateurs.  En leur rachetant des places à prix certes (très) réduit, le système assure un remplissage minimum sur des spectacles en difficulté. Plus d’invitations, un nouveau public et une communication massifiée, tels sont les atouts du système.

La Box Culturelle

Du côté de La Box Culturelle, l’offre est plus simple. Il s’agit d’une box découverte avec une sélection chaque mensuelle de nouveaux thèmes. Pour les salles, ce service valorise leur programmation. Elles vendent à prix réduit ou plein, la box culturelle marge sur le package pour dégager un bénéfice. Pour 49€ par mois, cette offre propose des lectures, des pièces de théâtre, des places de cinéma et des cadeaux qui ouvrent vers de nouveaux horizons culturels.

Les fondateurs de La Box Culturelle (née en novembre 2014),  Hermine Mauzé, journaliste spécialiste de la culture, et Gabriel Ecalle, spécialiste de la finance, ont souhaité mettre en place une véritable base de données culturelles. Un produit plaisir mais aussi créer pour tenir informé les férus de cultures et les autres. Dans le même temps, Hermine Mauzé tenait à utiliser son service pour soutenir des jeunes artistes en devenir et leur apporter de la visibilité.

Pour proposer sa sélection mensuelle, l’équipe visite de nombreux lieux, aidée par leurs partenaires, et sélectionne l’offre en conséquence. Une relation de confiance est établie entre les fondateurs de la Box et ces lieux partenaires qui leur assure des places à tarif réduit voire très réduit ! Ce remplissage minimum garanti permet de s’assurer d’une collaboration efficace.

Nous savons, une quinzaine de jours avant l’envoi, le nombre quasi exact de personnes qui recevront la box et pouvons à ce moment « commander » un nombre de places proches de nos besoins” révèle Gabriel Ecalle. L’organisateur fournit des places en échange de ce service réalisé.

Les places sont « libres d’accès », ce qui permet de les offrir à ses amis lorsque l’utilisateur manque de temps, mais une fois la durée de validité de l’offre échue, les places ne sont ni remboursables ni échangeables.

« La Box est souvent utilisée en cadeau, pour changer des classiques. Les personnes qui s’abonnent elles-mêmes sont surtout attirées par l’aspect découverte, » constate Gabriel Ecalle.

Pour l’instant, l’offre La Box Culturelle connaît une période faste de par son originalité même si parfois certains spectateurs sont déçus et certains abonnés frustrés de manquer de temps pour utiliser tout le contenu.

Crédits : MyClap, OthéâtrO, La Box Culturelle

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