Le moins que l’on puisse dire à propos de cette édition 2014 du festival officiel d’Avignon, c’est « Ça aurait pu être pire ». Ou bien « On l’a échappé belle. ». Tout le monde a en tête le précèdent de 2003 où le festival avait été tout simplement annulé en raison d’un conflit social particulièrement tendu avec les intermittents du spectacle.
On craignait que cette édition connaisse le même sort, les intermittents du spectacle étant fermement opposés au nouveau régime d’assurance chômage que veut leur imposer le gouvernement.
Malgré les annulations et une recette de billetterie en baisse, les chiffres sont rassurants :
– Sur 289 spectacles prévus, seuls 16 ont été annulés dont 11 seulement à cause de la grève des intermittents. Les 5 autres à cause de la météo capricieuse.
– Le manque à gagner coté billetterie a été de 195 000€. C’est beaucoup certes mais on s’attendait à pire.
– La fréquentation s’est élevée à 90% de la jauge prévue. Les pertes de spectateurs ont été au niveau national et international. Les spectateurs n’étaient pas rassurés par l’idée de se déplacer jusqu’à la cité des Papes pour voir le spectacle annulé au dernier moment. Mais du coup, les Avignonnais sont venus « remplacer » ces spectateurs manquants. Une façon pour eux de montrer leur attachement et leur soutien au festival.
Quoiqu’il en soit, même si on a évité le pire, Olivier Py, le charismatique metteur en scène et nouveau directeur du festival (c’était son premier « In » cette année) a d’ores et déjà prévenu. Pour continuer à exister, le Festival ne peut pas (ou plus) se permettre d’être suspendu à la bonne volonté des intermittents ou même de la météo. Pour survivre, il va avoir besoin de davantage d’aides de la part de l’Etat, sans quoi les prochaines éditions seraient également menacées. La Ministre de la Culture Aurélie Filippetti n’a pas encore répondu à cette requête.
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