Catégories
A la une Actualités

La grève des intermittents du spectacle : causes, conséquences

Depuis le début du mois de juin dernier, la grève des intermittents du spectacle a déjà perturbé certains événements. Quel est cet accord que les intermittents refusent ? Quelles sont les conséquences de cette grève ?

Le protocole d’accord qui doit être mis en place

Le 22 mars dernier, l’accord UNEDIC a été signé par trois syndicats (CFDT, CFTC et FO) et le patronat (Medef), concernant les indemnités chômage. Le texte doit être examiné cette semaine pour entrer en vigueur le 1er juillet, pour une période de deux ans.

Du côté des intermittents, qui ne représentent que 5,5% des chômeurs inscrits, les cotisations augmenteraient de 10,8% à 12,8%. De plus, le « différé », c’est-à-dire, le délai de carence entre le dernier contrat de l’intermittent et le moment où il reçoit ses indemnités, serait allongé, pouvant atteindre cinq semaines. Le texte permettrait également d’éviter les abus, notamment les sociétés de production audiovisuelle qui emploient des intermittents à des postes réguliers.

Néanmoins, le système mis en vigueur en 2003 restera bien en place. Aujourd’hui, les intermittents doivent effectuer 507 heures de travail sur une période de 10 mois pour toucher une indemnisation pendant les 8 mois suivants.

Pourquoi les intermittents s’oppose à cet accord ?

Cette convention a été refusée par la CGT-Spectacle. Le négociateur Denis Gravouil explique que l’augmentation des cotisations correspondrait à une perte de salaire de 0,7% à 0,8%. De plus, les intermittents refusent l’allongement du « différé ».

Les intermittents défendent le régime spécifique qui est attaché à leur statut. Rappelons qu’intermittent n’est pas un métier, mais bien un statut précaire, compte tenu des saisons de spectacles, des festivals à durée limitée, etc…

Manuel Valls a annoncé que la décision quant au régime des intermittents serait prise en fin de semaine, et qu’une remise à plat du système était envisagée à long terme.

Les conséquences

De nombreux festivals estivaux et de manifestations sont menacés par la grève, et des annulations sont à prévoir. Le scénario de 2003, qui avait vu entre autres, l’annulation du festival d’Avignon, pourrait se reproduire, si les intermittents ne trouvent pas satisfaction. Des annulations d’événements entraîneraient un important déficit économique pour les collectivités, et les organisateurs.

En effet, en cas d’annulation d’un événement, l’organisateur est dans l’obligation de rembourser la billetterie, ainsi que tous les frais engagés. Et depuis le début de la grève, les assureurs ont changé les clauses de contrat, et l’annulation d’une représentation due à une grève fait désormais partie de toutes les exclusions de garantie.

Acteurs de la culture : rassemblons nous !

Ce protocole d’accord remet en cause le principe de solidarité interprofessionnelle. Les emplois dans les petites infrastructures sont menacés, et les grands et petits acteurs de la culture doivent s’associer.

Tous les métiers de la culture, dont les acteurs de la billetterie, doivent s’interroger ensemble sur leurs acquis et réfléchir collectivement à des solutions. La solidarité est nécessaire dans le secteur de la culture et nous pourrons discuter ensemble à ce genre de questions, pour plus de cohésion dans notre domaine.

Si vous êtes intermittents du spectacle dans le secteur de la billetterie, nous vous enjoignons à prendre la parole pour parler de votre expérience.

N’hésitez pas à réagir !

Crédit : © Sebastien JARRY/MAXPPP

Laisser un commentaire