En octobre 2013 a eu lieu le Colloque National sur les Zénith, organisé par le CNV. Autour de trois tables rondes, des directeurs de salles, des élus locaux et nationaux et des directeurs de production ont pu discuter du Zénith et l’évolution du spectacle vivant, de son territoire et de son avenir. La question de la billetterie a également été un sujet abordé, en voici le compte-rendu.
Il existe aujourd’hui 17 Zénith en France, qui accueillent environ 3 millions de spectateurs pour environ 1000 spectacles par an. Ils représentent 20% de la billetterie totale en France. Etant donné leur capacité et leur visibilité, Nicola Sirkis, leader du groupe Indochine, apprécie de pouvoir y proposer des prix abordables tout en proposant un « spectacle de qualité », tout en regrettant le marché noir engendré.
Les Zénith étant des structures publiques administrées de manière privée, ils ne sont pas en charge de la billetterie, selon le cahier des charges. Les Zénith en France sont majoritairement des exploitants, et non des producteurs et des diffuseurs. La question de la mise en place d’une billetterie est posée dans la mesure où ils ont « un souci de concilier politique culturelle et gestion économique, dans un contexte de finances publiques de plus en plus contraignant » annonce Martine Robert.
En effet, dans le cahier des charges, la billetterie n’est pas inscrite afin d’éviter que les Zénith imposent la commercialisation d’un événement, et soit en situation de monopole de distribution, même en s’appuyant sur des opérateurs extérieurs (comme Bercy). Cette solution évite également que les Zénith deviennent des acteurs économiques, plutôt que culturels, et soient uniquement accès sur des problématiques de rentabilité.
Cependant, la billetterie des Zénith existe déjà ; la majorité ont un point de vente en ligne en marque blanche, et dispose d’importants moyens de promotion. Il n’existe pas de chiffres quant au nombre de billets vendus par ce biais.
La question se pose alors sur les points de vente fixe. Si certains directeurs de Zénith comme Martine Vicériat, à Montpellier ne voient pas l’avenir sans une billetterie, Daniel Colling, directeur du Zénith de Paris s’y oppose farouchement, quand le CNV se pose la question de la rentabilité et de l’efficacité d’un point de vente fixe le soir même de l’événement.
La billetterie dans les Zénith est une problématique qui concerne les salles au cas par cas. Si Paris et Nantes ont une grande capacité d’accueil, bénéficient d’une plus grande visibilité au niveau géographique et n’ont donc pas besoin d’installer un système de billetterie, les autres Zénith de France y voient une opportunité.
De plus, l’équipement de la salle appartenant à la ville, Yves Bertelot, adjoint au maire de Dijon en charge de la culture, s’interroge sur l’incapacité de disposer d’une billetterie. En effet, elle permettrait de connaître le public du Zénith, d’obtenir une base de données importante et pertinente, et d’aider les producteurs à atteindre des publics potentiels.
Le Zénith peuvent apporter une valeur en plus, qui n’est actuellement pas exploitée. Les spectateurs dépensent plus que des billets en général, alors même que les Zénith offrent peu en dehors du spectacle même. Les salles étant des structures avec un minimum de contrôle, le spectateur n’est pas accueilli, et il ne lui ait pas permis de prolonger son expérience live comme dans d’autres lieux.
La question est donc à étudier au cas par cas, selon les événements et la situation géographique de chaque Zénith afin de « tenir la balance égale entre la nécessité d’assurer un minimum de survie économique à ces institutions et en même temps ne pas sombrer dans une sorte de marchandisation à outrance » conclue Jack Lang. La billetterie au sein des Zénith mérite donc une attention particulière, si le cahier des charges évolue et permet l’ouverture d’un nouveau marché.
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Source : CNV